
Kazakhstan: autorisation de la chasse aux antilopes saïgas, un temps menacées

Le Kazakhstan va autoriser la chasse aux antilopes saïgas, sujet sensible dans cet immense pays d'Asie centrale où vit cette espèce qui a été un temps en danger de disparition, mais qui menace désormais l'agriculture.
Cité par les médias étatiques, le vice-ministre de l'Ecologie a assuré mardi que cette décision de réguler les saïgas était "nécessaire en raison de la croissance rapide de leur population" et des "plaintes d'agriculteurs".
Mercredi, une porte-parole du ministère de l'Ecologie a indiqué à l'AFP que "selon des recherches scientifiques, il est possible d’éliminer jusqu’à 20% de la population totale sans nuire à l’espèce".
Le nombre précis d'animaux à abattre et la date d'ouverture de la chasse sont encore à définir, a-t-elle précisé.
D'après les agriculteurs, les saïgas ont déjà causé des dégâts sur des milliers de kilomètres carrés d'exploitations, où les récoltes sont par ailleurs menacées par le changement climatique.
Selon les dernières estimations, il y a 4,1 millions de saïgas au Kazakhstan, soit la quasi totalité de la population mondiale, un nombre qui pourrait grimper à 5 millions d'ici la fin de l'année.
Cet animal, l'un des symboles du Kazakhstan, est reconnaissable à son long museau arrondi semblable à une petite trompe.
La chasse aux saïgas, "animaux sacrés pour le peuple kazakh" selon le président Kassym-Jomart Tokaïev, fait l'objet de débats.
A l'automne 2023, la levée de l'interdiction avait provoqué l'opposition d'une partie de la société, fait rare au Kazakhstan où la liberté d'expression est limitée. Les autorités étaient revenues sur cette décision quelques mois plus tard.
Le braconnage de cette antilope a explosé après la dislocation de l'URSS, notamment pour ses cornes utilisées en médecine traditionnelle.
Le manque d'eau et des maladies avaient également mis l'espèce en danger d'extinction, avant la mise en place d'une politique de protection par les autorités kazakhes.
B.Michalski--GL