
Vérification de l'âge en ligne: Google opposé à tout contrôle au niveau des boutiques d'applications

Le géant américain de la "tech" Google a réaffirmé vendredi son opposition à la proposition "trompeuse" poussée par son rival Meta (Facebook, Instagram) d'instaurer une vérification de l'âge des utilisateurs en ligne au niveau des boutiques d'applications.
Imposer cette mesure à Google Play ou à l'App Store d'Apple "nécessiterait le partage de données granulaires sur les tranches d'âge avec des millions de développeurs qui n'en n'ont pas besoin", fait valoir Google dans une note de blog, se disant "préoccupé par les risques que cette +solution+ ferait peser sur les enfants".
Une position partagée par Apple: dans un livre blanc publié en février, la firme de Cupertino soulignait que "seule une petite partie des applications nécessite une vérification de l'âge" et que "le bon endroit" pour appliquer cette vérification se limite "aux sites web et applications" concernés.
Selon Google, cela permettrait également "aux développeurs d'application de se soustraire à leurs responsabilités" tout en étant inefficace, car "les ordinateurs ou autres appareils couramment partagés au sein des familles ne seraient pas couverts".
Le groupe répond ainsi à une campagne publicitaire lancée en mai par Meta appelant à une "réglementation européenne exigeant la vérification de l'âge et un accord parental sur l'app store", afin de "mieux protéger" les mineurs.
"Les ados utilisent en moyenne 44 applications par semaine. La vérification de l'âge au niveau de l'app store simplifierait donc la vie des parents qui n'auraient à confirmer l'âge de leur enfant qu'une seule fois au lieu de le faire pour chaque application", soutient Meta sur le site d'Instagram.
Le règlement européen sur les services numériques (DSA), entré en vigueur l'an dernier, stipule que la vérification de l'âge des utilisateurs de services relève des applications ou des sites eux-mêmes.
Mais certains fournisseurs de contenus, comme le géant des sites pornographiques Aylo, défend une vérification de l'âge au niveau des appareils et de leur système d'exploitation.
Cette approche "modifierait les protocoles du web décentralisé, avec des conséquences difficiles à anticiper", répond Google dans sa note de blog.
Cette passe d'armes intervient alors que le sujet prend de l'ampleur en France et en Europe.
La semaine dernière, plusieurs pays de l'UE, dont la France, l'Espagne et la Grèce, ont appelé Bruxelles à davantage encadrer l'utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif mais aussi les dangers liés au cyberharcèlement ou à la prolifération des discours de haine.
Mardi, le président français Emmanuel Macron s'est engagé à interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans en France si, "d'ici quelques mois", cela ne se faisait pas au niveau européen.
K.Pawlak--GL