
La chaîne Claire's en faillite aux Etats-Unis et dans plusieurs pays

Le groupe de bijoux fantaisie Claire's a placé mercredi sous la protection de la loi américaine sur les faillites, dite Chapter 11, ses activités américaines et plusieurs de ses filiales opérant des magasins sous enseigne Claire's et Icing.
Il a précisé dans un communiqué qu'une procédure en ce sens allait également être initiée au Canada, sans donner de précision sur le calendrier.
Les magasins vont rester ouverts et les employés vont continuer d'être payés, a-t-il relevé.
Sa filiale française a déjà été placée en redressement judiciaire en juillet, a indiqué à l'AFP l'avocat des représentants du personnel.
La décision d'engager une procédure de faillite aux Etats-Unis "est difficile mais nécessaire", a affirmé Chris Cramer, patron de Claire's depuis juin 2024, cité dans un communiqué.
"Une concurrence accrue, les tendances de dépenses des consommateurs et la prise de distance continue avec le commerce de rue, associés à nos obligations actuelles en matière d'endettement et les facteurs macroéconomiques, nécessitent cette mesure", a-t-il poursuivi.
"Nous continuons de mener des discussions actives avec de potentiels partenaires stratégiques et financiers", a-t-il assuré, évoquant la détermination des dirigeants à mener à bien une "revue des alternatives stratégiques".
Pour Neil Saunders, directeur chez GlobalData, cette faillite "n'est pas vraiment une surprise. La chaîne est submergée par un cocktail de problèmes, à la fois internes et externes, qui rendent sa rentabilité impossible".
"Se réinventer sera difficile dans l'environnement actuel", a-t-il estimé.
Les nouveaux droits de douane américains semblent être la goutte de trop, que "Claire's n'est pas en mesure de gérer efficacement", ajoute-t-il, mentionnant aussi la concurrence de nouveaux acteurs ciblant sa jeune clientèle traditionnelle, comme Lovisa, ou le commerce sur internet avec Amazon en tête de gondole.
C'est la seconde fois que Claire's se place sous la protection du Chapter 11. En 2018, elle avait déjà utilisé ce dispositif pour réduire une dette colossale de 2,1 milliards de dollars.
Créée en 1961, Claire's avait été racheté en 2007 par la société d'investissements Apollo Global Management.
- Environ 3.000 boutiques -
D'après les dizaines de documents déposés mercredi auprès d'un tribunal des faillites de l'Etat du Delaware, la société d'investissements Elliott Management est désormais son plus gros actionnaire avec une participation cumulée d'au moins 39,61%.
Dans ces centaines de pages, elle précise notamment employer environ 7.000 personnes aux Etats-Unis dont environ 2.000 à temps plein et y disposer d'un réseau de 1.350 boutiques. Et sa dette est comprise entre un et dix milliards de dollars, dont plus de 600 millions arrivant à échéance en 2026.
Selon le site internet de Claire's, le groupe opère au total plus de 2.750 magasins à son nom dans dix-sept pays d'Amérique du Nord et d'Europe ainsi que 190 magasins Icing en Amérique du Nord.
Il dispose aussi de plus de 300 magasins franchisés au Moyen-Orient et en Afrique du Sud et vend ses produits dans des milliers de concessions dans le monde.
Les derniers résultats disponibles sur son site portaient sur l'exercice fiscal 2021, il s'agissait alors de données préliminaires non auditées: le groupe prévoyait des ventes nettes de 1,39 milliard de dollars et un résultat opérationnel à données comparables entre 273 et 277 millions.
Sollicité par l'AFP concernant notamment des données plus récentes, le groupe n'a pas été en mesure d'en fournir à ce stade.
En France, le tribunal des activités économiques de Paris a ouvert le 24 juillet une procédure de redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois, selon l'avocat interrogé par l'AFP quelques jours plus tard.
A l'issue de cette période d'observation, le tribunal décidera si un plan de continuation est possible, avec un éventuel repreneur, ou si une liquidation judiciaire, synonyme de cessation d'activité, doit être prononcée.
E.Dudek--GL