
New York prêt pour l'extravagant gala du Met, le dandysme noir à l'honneur

Une pluie de célébrités mondiales, et un thème évocateur, celui de la mode à travers les diasporas noires aux Etats-Unis, vont briller lundi soir à l'extravagant gala du Metropolitan museum de New York, où la montée des marches va inonder les réseaux sociaux.
Comme chaque premier lundi du mois de mai, les marches du prestigieux musée de la 5e avenue de Manhattan, adossé à Central Park, deviennent le tapis rouge le plus scruté de la planète, et des foules de fashionista patientent de longues heures sur les trottoirs, pour espérer capter une image de star sur leur smartphone.
Grace Weston, la vingtaine, veste noire, est déjà sur place lundi matin, malgré le temps humide.
"Je suis là pour Ariana Grande et Cynthia Erivo", les deux vedettes de "Wicked" au cinéma. "Je pense que Cynthia va porter un costume coloré. Ariana, je ne sais pas trop", explique-t-elle.
Le "Met gala", c'est une avalanche de stars, en tenues extraordinaires dessinées par les plus grands créateurs. Des "Oscars de la mode", dont la directrice de Vogue, Anna Wintour, est la grande prêtresse.
Celle-ci co-préside l'édition 2025 aux côtés d'un quatuor composé de l'artiste devenu directeur créatif chez Louis Vuitton, Pharrell Williams, du pilote de F1 Lewis Hamilton, du rappeur ASAP Rocky et de l'acteur Colman Domingo.
Pour couronner le tout, la légende du basket-ball américain LeBron James est président honoraire de ce gala, qui met encore plus l'accent sur les stars du sport, désormais immanquables sur les podiums des défilés de mode.
Parmi les invités attendus figurent la championne de gymnastique Simone Biles et la sprinteuse Sha'Carri Richardson, aux côtés du cinéaste et fan des "Knicks" Spike Lee, mais aussi de la nouvelle étoile du rap Doechii.
- Diversité -
Comme d'habitude, le thème de la soirée coïncide avec la grande exposition du "Costume Institute" du Metropolitan Museum : cette année, le Met promet une exploration de la mode américaine depuis le XVIIIe siècle à travers les styles vestimentaires d'abord imposés aux populations noires aux Etats-Unis et en Europe, mais que ces dernières se sont réappropriés et ont réinventés. A l'image du dandysme noir, une esthétique héritée de l'esclavage devenue synonyme d'élégance et d'émancipation.
L'exposition, préparée depuis des mois, s'inscrit dans la quête de diversité des institutions culturelles américaines, cinq ans après l'immense vague de protestation antiraciste du mouvement "Black Lives Matter" après la mort d'un Afro-américain, George Floyd, tué par la police.
Mais elle prend une dimension particulière au moment où Donald Trump, revenu au pouvoir, supprime les fonds fédéraux à toute initiative de promotion de la diversité, qu'il fustige comme une dérive affaiblissant la méritocratie.
Lorsque le thème avait été annoncé en octobre dernier, Pharrell Williams, dont la marque sponsorise l'exposition du "Costume Institute", avait souligné l'importance de célébrer les cultures issues de l'esclavage, qui hante toujours la société américaine.
"Nous sommes les survivants de ce que sont peut-être les pires épreuves jamais subies par un groupe d'êtres humains, et non seulement nous avons survécu, mais nous avons porté la musique, la culture, la beauté et un langage universel à travers un océan et quatre siècles", avait-il lancé.
"C'est ce que le Met Gala célèbrera: nous, nos talents, notre histoire, notre gastronomie, notre résilience et notre beauté, notre style et notre force", avait-il ajouté.
Le gala et sa montée des marches sont l'un des événements les plus sélectifs de la planète, qui a pour vocation de financer le "Costume Institute". Cette année, la fête devrait rapporter 31 millions de dollars, a dévoilé lundi le directeur général du Met, Max Hollein. Selon le New York Times, la place au dîner coûte 75.000 dollars, 350.000 pour une table.
Z.Kaczmarek--GL