
Les taxis toujours mobilisés, Bayrou confirme que la réforme s'appliquera

Plusieurs centaines de taxis étaient encore mobilisés mardi matin à Paris, alors que des négociations ont repris avec le gouvernement sur la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC).
A quelques mètres du boulevard Raspail, occupé par les taxis depuis une semaine, leurs représentants ont été reçus mardi matin au ministère des Transports pour évoquer leurs revendications quant à la concurrence des VTC, qu'ils jugent déloyale. La réunion s'est terminée vers 12h30.
Une autre réunion est prévue au ministère de la Santé mardi soir.
Les chauffeurs de taxis sont mobilisés depuis une semaine contre une convention qui va modifier leur rémunération pour le transport de malades.
Le nouveau système prévoit une prise en charge de 13 euros par l'Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d'attente trop longs.
Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L'objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit un bond de 45% depuis 2019.
La réforme de la rémunération du transport de malades s'appliquera bien début octobre, a assuré François Bayrou mardi.
"Je pense qu'on peut faire plus d'économies que ce qui avait été prévu. Mais on va définir ces économies avec eux (les taxis)", a déclaré le Premier ministre sur BFMTV/RMC.
"Ce travail-là, nous allons le conduire avec eux dans les trois ou quatre semaines qui viennent (...). L'engagement du gouvernement, c'est qu'on obtiendra les économies attendues et que même, j'espère, on obtiendra plus avec eux", a-t-il assuré alors que la réforme vise 300 millions d'euros d'économies en trois ans.
M. Bayrou, qui a rencontré les fédérations de taxis samedi, a dit par ailleurs vouloir agir concernant une autre de leurs revendications, la concurrence des voitures de transport avec chauffeur (VTC). Il a jugé "pas acceptable" que des plateformes ne paient pas leurs impôts en France.
"Egalité de traitement pour tous: on le demande pour les agriculteurs, on va le demander pour eux aussi", a-t-il estimé.
Avec ses déclarations, le Premier ministre "essaie de nous casser le moral", a lancé Gérôme Lassalle, de l'association Elite Taxis. "On se dit qu'ils veulent qu'on délaisse le secteur" du transport de malades.
"On n'est pas prêts de rentrer chez nous", a lancé Antoine Bajolle, taxi de la Marne. "Une majeure partie d'entre nous a beaucoup sacrifié" pour ce mouvement, "on va se revoir", a-t-il lancé au milieu des pétards sur le boulevard.
J.Kalinski--GL