
Wall Street clôture en baisse, réévalue les perspectives de baisse des taux

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi après de nouvelles données économiques meilleures qu'attendu qui viennent tempérer les attentes de baisses de taux de la Réserve fédérale (Fed).
Le Dow Jones a perdu 0,38%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,50% et l'indice élargi S&P 500 de 0,50% également.
"Nous avons assisté à un mouvement de repli habituel cette semaine (...) après une très forte hausse", commente auprès de l'AFP Patrick O'Hare, de Briefing.com.
"Et aujourd'hui, le marché s'est trouvé des excuses pour poursuivre cette tendance à la vente", sous la forme d'indicateurs économiques, poursuit l'analyste.
Selon des chiffres officiels publiés jeudi, les commandes de biens durables sont ressorties en nette progression en août (+2,9%), là où les analystes tablaient sur un nouveau recul.
Les premières demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont, elle, diminué au plus bas depuis mi-juillet.
Et la croissance du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis a été plus soutenue qu'anticipé au deuxième trimestre, à 3,8% en rythme annualisé.
"Ces données économiques remettent en question l'hypothèse selon laquelle la Fed procédera à plusieurs baisses de taux avant la fin de l'année", résume M. O'Hare, "ce qui n'a pas plu au marché".
Un assouplissement monétaire est de nature à donner de l'élan à l'économie et aux bénéfices des entreprises.
Mi-septembre, la Fed a abaissé ses taux pour la première fois de l'année. Pour le moment, les acteurs du marché prévoient deux autres baisses de taux -d'un quart de point chacune- en octobre et en décembre, selon l'outil de veille CME Fedwatch.
La place américaine est par ailleurs "quelque peu inquiéte concernant les chiffres de l'inflation", estime M. O'Hare.
Elle scrutera ainsi la publication vendredi de l'indice PCE, jauge privilégiée par la Fed pour évaluer la hausse des prix.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à échéance dix ans évoluait vers 20H25 GMT à 4,17%, contre 4,15% à la clôture la veille.
Côté entreprises, "les capitalisations géantes ont été relativement à la traîne cette semaine, ce qui a contribué à faire baisser le marché" dans son ensemble, souligne M. O'Hare.
Alphabet, la maison-mère de Google, a par exemple perdu 0,56%, Meta (Facebook, Instagram) a lâché 1,54% et Microsoft, 0,61%.
Amazon a aussi clôturé dans le rouge (-0,94% à 218,15 dollars). Le géant américain du commerce en ligne a accepté jeudi de verser 2,5 milliards de dollars pour clore la procédure judiciaire américaine dans laquelle il était accusé d'avoir trompé des dizaines de millions de consommateurs pour les abonner à son service Prime.
La chaîne de café Starbucks a été boudée (-0,52% à 83,83 dollars) après l'annonce par son patron Brian Niccol de la suppression de 900 postes et de la fermeture de plusieurs enseignes dans le cadre d'un plan de restructuration.
Le groupe, dont les ventes reculent depuis plusieurs trimestres, avait déjà réduit son personnel administratif en février.
La société minière Lithium America (+22,46% à 7,36 dollars) a continué de profiter d'informations de presse selon lesquelles le gouvernement américain chercherait à acquérir une participation au sein du groupe.
La veille, le prix de son action avait pratiquement été multiplié par deux.
D.Cieslak--GL