
Les Etats-Unis arrêtent leur base de données sur les grandes catastrophes climatiques

L'administration de Donald Trump va cesser d'alimenter la base de données de référence recensant les coûteuses catastrophes climatiques, nouvelle conséquence des importantes réductions de financement de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), selon une annonce jeudi.
Cette base de données existe depuis des décennies, elle a été mise en place en 1980 et a été alimentée jusqu'à 2024. Elle permet aux chercheurs, aux médias et au public de comptabiliser des événements comme des feux de forêt, des tornades ou des ouragans qui causent plus d'un milliard de dollars de dégâts.
"En raison de l'évolution des priorités, des mandats statutaires et des changements de personnel, les National Centers for Environmental Information (NCEI) de la NOAA ne mettront plus à jour la base de données sur les catastrophes climatiques causant plus d'un milliard de dollars de dégâts", indique une bannière sur la page d'accueil.
Les années précédentes resteront cependant archivées.
Entre 1980 et 2024 les Etats-Unis ont subi 403 catastrophes occasionnant pour chacune plus d'un milliard de dollars de dégâts. Leur coût cumulé dépasse les 2.900 milliards de dollars (2.556 milliards d'euros).
Un graphique montre un accroissement sensible du nombre de catastrophes ces dernières années, dues principalement au réchauffement climatique.
"Cacher des milliards de dollars de coûts est la dernière initiative de Trump pour laisser les Américains dans l'ignorance à propos des désastres climatiques", a regretté Maya Golden-Krasner, du Centre pour la diversité biologique.
"Le programme climatique de Trump laisse les gens dans l'insécurité et sans préparation tandis que les compagnies pétrolières empochent des profits records", poursuit Mme Golden-Krasner. "Les dirigeants intègres doivent continuer à recenser les coûts des catastrophes climatiques et tenir les pollueurs pour responsables des dégâts."
Donald Trump, ouvertement climatosceptique, a retiré les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat au premier jour de son second mandat. Son administration semble suivre les préceptes du "Projet 2025" rédigé par un groupe de réflexion d'extrême droite qui accuse la NOAA d'être "alarmiste sur le climat".
La NOAA a récemment dû se séparer d'environ 20% de ses effectifs et la Maison Blanche veut effectuer des coupes massives dans son budget de fonctionnement.
I.Wroblewski--GL