
Fête de la musique: forte affluence, des piqûres et plus de 300 gardes à vue

Plus d'une centaine de cas de piqûres sur des femmes ont été recensés durant la Fête de la musique et 305 personnes placées en garde à vue pour différents délits, selon un bilan du ministère de l'Intérieur dimanche.
Cette 44e édition, qui a réuni des foules compactes partout en France sous une forte chaleur, s'est déroulée sans incident majeur, selon plusieurs sources policières et judiciaires, ainsi que les pompiers, sollicités par l'AFP.
Dans la nuit et à la suite de publications sur les réseaux sociaux appelant à "attaquer et à piquer des femmes lors de la Fête de la musique", 145 victimes de piqûres se sont manifestées auprès des services de police en métropole et en outre-mer, a précisé le ministère de l'Intérieur.
La préfecture de police de Paris a ainsi relevé 21 cas sur sa zone en Ile-de-France, dont 13 à Paris, sans pouvoir dire avec quoi les personnes ont été piquées.
"Certaines victimes ont été prises en charge dans des hôpitaux afin de subir des analyses toxicologiques", a ajouté le ministère.
A Paris, trois enquêtes ont été ouvertes après qu'une adolescente de 15 ans, un jeune de 18 ans et une femme ont signalé avoir été victimes de piqûres dans trois lieux différents de la capitale, a indiqué le parquet. Tous les trois ont été pris de malaises.
- "Affluence inédite" -
Douze personnes, soupçonnées d'être les auteurs de piqûres, ont été interpellées en France, selon le ministère. A Angoulême, par exemple, quatre personnes ont été interpellées. Elles auraient fait une cinquantaine de victimes, selon une source policière.
Dans l'est, deux hommes de 20 et 44 ans ont été interpellés et placés en garde à vue pour violences avec arme et en état d'ivresse, ainsi que pour administration de substance nuisible, a indiqué à l'AFP le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.
"Il y a 16 victimes, des jeunes femmes, pour la plupart mineures, qui se sont présentées à l'hôpital", a-t-il précisé.
Au-delà de ce phénomène des piqûres, 371 personnes ont été interpellées (326 en 2024) au cours de la soirée, dont 89 à Paris (103 en 2024), selon le bilan du ministère. Il y a eu 305 gardes à vue (22 en 2024), dont 81 à Paris (75 en 2024).
Treize membres de forces de l'ordre ont été blessés (20 en 2024), 14 participants aux festivités ont été blessés grièvement et 1.477 légèrement.
Selon un décompte des sapeurs-pompiers, il y a eu 51 feux de véhicules et 39 feux sur la voie publique.
A Paris, le parquet recensait dimanche à midi "une centaine de gardes à vue" essentiellement pour violences volontaires, notamment sur personnes dépositaires de l'autorité publique, vols, ports d'arme prohibé, dégradations volontaires, vente à la sauvette.
Le quartier des Halles, dans le centre, "a été particulièrement problématique" avec un "public hostile et deux tentatives de pillage de magasins (Nike et Sephora)", a détaillé le parquet.
Le Préfet de police de Paris Laurent Nunez, qui avait prévu un dispositif de sécurité renforcé, a relevé qu'"aucun incident majeur n'était à déplorer à ce stade".
"L'important dispositif a permis d'être réactif en tous points de la capitale pour éviter tout débordement et assurer la sécurité des personnes présentes sur l'espace public", a commenté la préfecture de police, en soulignant que la journée a attiré "une affluence inédite" dans la capitale.
Cinq personnes, âgées d'une vingtaine d'années et de 31 ans, ont été placées en garde à vue dimanche au petit matin pour avoir, avec un quad, trainé un policier sur une dizaine de mètres après un refus d'obtempérer dans le 1er arrondissement.
Un mineur de 17 ans a été hospitalisé avec un pronostic vital engagé après avoir "été retrouvé assis, blessé au bas ventre à l'arme blanche sur la voie publique" dans le 19e arrondissement et un sans-abri de 50 ans a été retrouvé mort sur le parvis du centre Pompidou, samedi vers 22h, "des seringues usagées (...) à proximité".
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U.Marciniak--GL