
Netanyahu prêt à négocier un cessez-le-feu permanent à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit prêt jeudi à négocier un cessez-le-feu permanent dès le début d'une éventuelle trêve avec le Hamas à Gaza, où 64 Palestiniens ont péri dans de nouveaux bombardements israéliens selon la Défense civile.
Alors que des discussions indirectes sur une trêve ont lieu à Doha entre Israël et le Hamas, M. Netanyahu a aussi averti qu'Israël reprendrait la guerre en l'absence d'un accord de cessez-le-feu permanent qu'il a conditionné au désarmement du Hamas.
Plus tôt, le mouvement islamiste palestinien a évoqué des pourparlers difficiles à Doha et affirmé son opposition à un accord de trêve qui maintiendrait une présence militaire d'Israël dans Gaza, dévastée par 21 mois de guerre.
Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et ses troupes ont lancé une offensive d'envergure particulièrement meurtrière s'emparant de vastes secteurs du territoire palestinien.
"Au début d'un (éventuel) cessez-le-feu (de 60 jours), nous entamerons des négociations sur la fin définitive de la guerre", a dit M. Netanyahu dans une vidéo depuis les Etats-Unis où il a rencontré à deux reprises le président Donald Trump.
Mais il a énuméré plusieurs conditions: "le Hamas doit déposer les armes, Gaza doit être démilitarisée, le Hamas ne doit plus avoir de capacités militaires ni de gouvernance".
"Si cela peut être obtenu par la négociation, tant mieux. Sinon, nous l'obtiendrons par d'autres moyens, par la force de notre armée héroïque", a-t-il prévenu, après avoir affirmé mercredi qu'un accord pourrait être proche.
L'accord de trêve en discussion à Doha porte sur une trêve de 60 jours associée à la libération de dix otages vivants et au retour en Israël des dépouilles de neuf autres selon Washington.
Le Hamas a maintes fois dit exiger le retrait israélien de Gaza, des "garanties" sur le caractère permanent d'un cessez-le-feu et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
- "Pas entre nos mains" -
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Alors que les proches des otages demandent qu'ils soient tous libérés d'un seul coup, M. Netanyahu a affirmé que cela ne dépendait pas d'Israël.
"Nous traitons avec une organisation terroriste brutale et nous voulons libérer tout le monde en une seule fois. Mais ce n'est pas toujours entre nos mains", a-t-il dit dans la vidéo.
La veille, le Hamas a affirmé avoir accepté de libérer dix otages, même s'il a accusé Israël "d'intransigeance" aux négociations de Doha menées depuis dimanche par le biais des médiateurs -Qatar, Etats-Unis, Egypte.
"Nous ne pouvons accepter que se perpétue l'occupation (israélienne) de notre terre", a insisté un haut responsable du Hamas, Bassem Naïm.
M. Trump pousse pour une trêve au plus vite. Et son chef de la diplomatie Marco Rubio a dit avoir "bon espoir" qu'un accord pourrait être conclu, tout en critiquant "le refus du Hamas de désarmer".
- "Assez"! -
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Dans la bande de Gaza assiégée par Israël et affamée, au moins 57.762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive de israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Jeudi, 64 Palestiniens ont péri dans les bombardements israéliens, selon la Défense civile.
Dix-sept d'entre eux dont au moins huit enfants ont été tués dans une frappe qui a touché des personnes attendant devant une clinique à Deir el-Balah (centre), a-t-elle précisé. L'armée israélienne a dit viser un membre du Hamas.
Plus au sud, à Khan Younès, trois enfants, dont le plus âgé avait cinq ans, ont été tués avec leur mère dans un autre bombardement, selon la famille.
"Pourquoi ces enfants sont-ils tués? Est-ce qu'ils ont participé à l'attaque du 7-Octobre ou attaqué les Juifs ? Assez de massacres d'enfants", a lancé Anwar Jadallah, leur oncle, près des dépouilles.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
De son côté, l'ONU a pu faire entrer environ 75.000 litres de carburant dans Gaza, "la première cargaison de ce type en 130 jours", même si selon l'organisation cette quantité est largement insuffisante pour faire face aux pénuries.
K.Radomski--GL