L'envoyé de Trump à Jérusalem, Israël sous pression pour soulager Gaza
L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, est arrivé jeudi en Israël pour "discuter des prochaines étapes" de la guerre à Gaza avec l'allié israélien, sous une pression internationale inédite d'un nombre croissant de pays promettant de reconnaître un Etat de Palestine.
M. Netanyahu a rencontré peu après son arrivée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon le service de presse de ce dernier.
Après 22 mois d'une guerre sans répit contre le Hamas, la bande de Gaza, sous blocus israélien, est désormais menacée d'une "famine généralisée", selon l'ONU, et totalement dépendante de l'aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs.
"Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas CAPITULE ET LIBÈRE LES OTAGES !!!", a déclaré le matin même le président américain Donald Trump sur le réseau X.
- "De plus en plus minoritaire" -
En début de semaine, semblant se distancer de son allié Netanyahu, Donald Trump s'était inquiété d'une "vraie famine" sévissant à Gaza.
Peu de temps avant l'arrivée de l'émissaire américain, des dizaines de mères et proches d'otages encore aux mains du Hamas ont manifesté devant le bureau du Premier ministre, exigeant un "accord global" qui garantirait la libération des 49 otages encore détenus à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée.
L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Les représailles d'Israël ont fait au moins 60.249 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul est arrivé lui aussi jeudi à Tel Aviv. Des entretiens avec M. Netanyahu et le président Isaac Herzog sont ensuite prévus à Jérusalem.
Ces visites interviennent près de deux semaines après l'échec de négociations indirectes, sous médiation américaine, qatarie et égyptienne, entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu.
Le gouvernement israélien a annoncé dimanche une pause limitée des combats afin de permettre l'acheminement de l'aide dans le territoire, où vivent quelque 2,4 millions de Palestiniens.
Mardi, face à "l'incapacité persistante" d'Israël à empêcher une catastrophe humanitaire à Gaza, le Canada a annoncé son intention de reconnaître l'Etat de Palestine, dans la foulée de la France et du Royaume-Uni.
Israël a dénoncé une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas et nuire aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza".
Avant de décoller pour Israël, M. Wadephul a lancé une mise en garde à ce pays, estimant qu'il est "de plus en plus en position minoritaire", alors qu'un "nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un État palestinien sans processus de négociation préalable".
Soutien fidèle d'Israël du fait de sa responsabilité dans la Shoah, Berlin formule des critiques de plus en plus fermes sur la guerre à Gaza et la situation en Cisjordanie.
Depuis son offensive militaire visant à "éradiquer" le mouvement islamiste et libérer les otages, le gouvernement israélien semble peiner à trancher sur une solution politique pour Gaza.
Dans ce contexte, la frange la plus radicale de la coalition gouvernementale plaide pour un retour des colonies à Gaza, évacuées en 2005 sur ordre d'Ariel Sharon. Et les incidents se multiplient en Cisjordanie, impliquant notamment des colons et des assaillants palestiniens.
- Retrait d'une division -
Jeudi matin, la Défense civile a annoncé la mort de 58 personnes, tuées la veille au soir par des tirs israéliens autour d'une distribution d'aide dans le nord du territoire, revoyant à la hausse un précédent bilan d'une trentaine de morts.
L'armée israélienne a démenti, assurant "n'avoir connaissance d'aucune victime résultant de ses tirs".
Jeudi matin, plusieurs dizaines de corps gisaient empilés à la morgue de l'hôpital al-Chifa, dans le nord de Gaza, dans l'attente d'être collectés par leurs proches, dans le nord de Gaza, a constaté un correspondant de l'AFP.
Toujours selon la Défense civile, 38 autres personnes ont été tuées depuis lors dans plusieurs opérations israéliennes. Interrogée par l'AFP, l'armée a dit se renseigner.
L'armée a par ailleurs annoncé jeudi le retrait du nord de Gaza de sa 98e Division, composée d'unités parachutistes et de commandos d'élite, qui a "se prépare désormais à de nouvelles missions".
A l'occasion du premier anniversaire de la mort du chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, tué le 31 juillet 2024 en Iran lors d'une opération clandestine israélienne, le mouvement islamiste palestinien a publié un communiqué pour honorer la mémoire de son "martyr" et appelé à "poursuivre" son combat pour "vaincre l'occupation".
O.Kubiak--GL