
Netanyahu affirme qu'Israël doit parachever la défaite du Hamas à Gaza pour libérer les otages

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mardi qu'Israël devait "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages, avant une réunion de son cabinet de sécurité visant à enclencher une nouvelle étape de la guerre dans le territoire palestinien dévasté.
"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions", a affirmé M. Netanyahu lors d'une visite sur une base militaire, selon un communiqué de ses services.
Il s'exprimait avant, selon les médias, de présider une réunion de sécurité restreinte prévu dans la journée en présence notamment des ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et du chef d'état-major de l'armée.
Cette réunion, dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël.
La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire une nouvelle escalade des opérations à Gaza: "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.
Plusieurs ministres "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.
- Avec "l'échelon militaire" -
Israël doit prendre "toutes les mesures nécessaires pour vaincre le Hamas" dans la bande de Gaza, a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Israël Katz.
Comme d'autres médias, le quotidien Maariv souligne que "cette décision dramatique" signifie que l'armée va "commencer à combattre dans des zones" où elle s'est abstenue de le faire ces derniers mois, "par crainte de nuire aux otages, ceci y compris les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza".
Des médias spéculent sur une possible opposition du chef d'état-major de l'armée, le lieutenant-général Eyal Zamir.
"Une fois que la direction politique aura pris les décisions nécessaires, l'échelon militaire, comme il l'a fait sur tous les fronts de guerre jusqu'à présent, mettra en oeuvre professionnellement la politique déterminée", a balayé M. Katz.
En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.
L'opinion israélienne s'alarme du sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée -, tandis qu'à l'international, de plus en plus de voix s'élèvent face aux souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.
"La balle est dans le camp de l'occupant (ndrl: Israël) et des Américains", a commenté un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement "d'arrêter la guerre et mettre fin à la famine".
"Les médiateurs sont toujours en contact avec nous, mais jusqu'à présent, il n'y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations", a-t-il ajouté à l'AFP, assurant que son mouvement était "prêt à reprendre les pourparlers là où ils se sont arrêtés", sur un constat d'échec en juillet.
Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 26 personnes tuées depuis le début de la journée dans des bombardements et frappes israéliennes.
- Fruits et légumes -
A Khan Younès (sud), des images de l'AFP montrent des Palestiniens fouillant des tentes éventrées après une frappe israélienne nocturne dans un camp de déplacés. Adham Mohammad Younes décrit une "scène terrifiante". "Il n’y a aucune sécurité à Gaza, tout le monde est exposé à la mort", s'indigne ce trentenaire.
Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, y a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées de manière "contrôlée et progressive" pour "augmenter" l'aide "tout en réduisant la dépendance à l'égard de (...) l'ONU et des organisations internationales".
Un nombre limité de commerçants locaux pourront mettre à disposition "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène" sous réserve "d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.
Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l'ONU.
Selon le Cogat, plus de 300 camions d'aide ont pénétré dans Gaza lundi, un chiffre en hausse, l'ONU estimant qu'au moins le double est nécessaire par jour. Le Hamas affirme pour sa part que le territoire n'a accueilli lundi que "95 camions".
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 61.020 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
C.Bak--GL