
Israël ordonne le rappel de 60.000 réservistes pour la prise de la ville de Gaza

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné mercredi le rappel de 60.000 réservistes après avoir donné son feu vert à la prise de la ville de Gaza, en pleine médiation en vue d'une trêve dans le territoire palestinien et la libération d'otages.
Le cabinet de sécurité présidé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a approuvé début août un plan pour s'emparer de cette ville et de camps de réfugiés voisins, prendre le contrôle sécuritaire de l'ensemble du territoire palestinien, libérer les otages et désarmer le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Les otages ont été enlevés lors d'une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, où l'offensive israélienne de représailles a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
M. Katz "a approuvé le plan d'attaque de l'armée israélienne à Gaza-ville", chef-lieu et plus grande ville du territoire palestinien, a indiqué son ministère à l'AFP. Il a également "approuvé l'émission des ordres de rappel des réservistes nécessaires pour mener à bien la mission" pour environ 60.000 hommes.
Depuis plus d'une semaine, l'armée israélienne, qui s'est emparée en plus de 22 mois de guerre d'environ 75% du territoire palestinien, a intensifié ses frappes et ses opérations au sol dans la ville de Gaza et des camps de réfugiés voisins, considérés comme les derniers bastions du Hamas.
Selon le site israélien Walla, "la division 99 est sur le point d'achever la conquête du quartier de Zeitoun", à Gaza-ville, la "prochaine cible" étant celui voisin de Sabra.
- "Chars, artillerie, drones" -
"Les explosions n'arrêtent pas à Al-Sabra. Les chars et l'artillerie nous tirent dessus, mais aussi les drones", a raconté mardi à l'AFP un habitant, Hussein al-Dairi.
L'armée israélienne a indiqué que ses forces y opéraient pour démanteler les capacités militaires du Hamas.
La décision du ministre de la Défense intervient deux jours après que le Hamas a annoncé avoir accepté une nouvelle proposition des médiateurs -Egypte, Qatar et Etats-Unis- pour une trêve de 60 jours assortie de la libération des otages en deux étapes.
Israël n'a pas réagi formellement jusque là, mais une source gouvernementale a affirmé que le gouvernement Netanyahu n'avait "pas changé" de politique et continuait "d'exiger la libération" de tous les otages "conformément aux principes fixés par le cabinet pour mettre fin à la guerre".
"Nous sommes dans la phase décisive finale contre le Hamas et nous ne laisserons aucun otage derrière nous", a-t-elle ajouté.
Saluant la réponse "très positive" du Hamas, le Qatar avait souligné plus tôt que la proposition reprenait "presque intégralement" un plan américain accepté précédemment par Israël.
Le texte se base sur un précédent plan de l'émissaire américain Steve Witkoff: la libération de dix otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange d'une trêve de 60 jours, et de négociations pour mettre fin à la guerre, selon la radio publique israélienne Kan.
- "Céder au Hamas" -
Des ministres d'extrême droite, comme celui de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, ont averti M. Netanyahu de ne pas "céder au Hamas".
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages vivants et morts en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
Depuis le début de la guerre, Israël assiège à Gaza plus de deux millions de Palestiniens menacés de famine selon l'ONU. Israël rejette les accusations de famine délibérée et affirme autoriser l'entrée de davantage d'aides dans le territoire en proie à un désastre humanitaire.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Sur les 251 otages enlevés ce jour-là, 49 restent retenus à Gaza, dont 27 morts selon l'armée.
L'offensive de représailles israélienne a fait 62.064 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU et dévasté le territoire.
B.Ziolkowski--GL