Gazeta Lodz - Ligue 1: Saint-Etienne, un tour et puis s'en va

Il n'a fallu que 15 minutes pour doucher les espoirs de Geoffroy-Guichard. Handicapé par une défense friable, un mal trop récurrent cette saison, les Verts ont encaissé deux buts rapides synonymes de 17e place et de Ligue 2. Florian Tardieu a réveillé le Chaudron d'une reprise de volée à la 38e minute et le gardien Gauthier Larsonneur a maintenu ses partenaires dans le match, en vain.

L'ASSE n'a plus qu'un vague espoir, celui d'un hypothétique repêchage compte tenu de la fragilité économique de plusieurs clubs de l'élite qui peuvent être menacés de rétrogradation par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) en fin de saison.

Mais avec un bilan désastreux de 20 défaites et 77 buts encaissés, la saison 2024-25 relève du cauchemar pour les supporters des Verts.

La reprise par Kilmer, holding du richissime Larry Tannenbaum, avait pourtant suscité des espérances de renouveau après les vingt ans de règne Bernard Caïazzo, un homme d'affaires parisien, et Roland Romeyer, un entrepreneur de la Loire, un duo arrivé à bout de souffle.

Mais les Verts n'ont jamais décollé.

- Sérieuses déroutes -

Derniers après la troisième journée, éliminés en 32e de finale de la Coupe de France par Marseille (4-0), les Verts n'ont gagné que huit matches pour six nuls et 20 défaites.

Jamais mieux classés que 13e, les Verts ont concédé en chemin des déroutes à Brest (4-0), à Rennes (5-0) et à Marseille (5-1) mais aussi à domicile face au Paris Saint-Germain (6-1) sans oublier l'historique 8-0 administré par Nice lors de la 5e journée.

Les victoires dans le derby face à Lyon (2-1), le 27 avril, puis celle à Reims (2-0) la semaine dernière, avaient pourtant redonné de l'espoir. Finalement sans lendemain.

C'est la première fois de son histoire que l'AS Saint-Étienne, fondée en 1933 et descendue cinq fois en 2e division ou L2, niveau où elle a passé un total de seize saisons, fait directement l'ascenseur.

Il y a trois ans, la relégation à l'issue d'un barrage face à Auxerre avait été actée dans le chaos et par des scènes insurrectionnelles qui avaient valu à l'ASSE de sévères sanctions.

La saison dernière, les Verts avaient arraché leur retour dans l'élite au sortir d'un exercice mitigé, avec onze défaites, en sortant Metz en barrage.

- Dall'Oglio limogé -

Depuis le début de saison, les supporters regrettent que les nouveaux propriétaires, qui négociaient le rachat du club alors qu'il était en Ligue 2 avant d'arracher une accession inespérée, n'aient pas su adapter leur projet de développer des jeunes talents aux exigences de la Ligue 1 avec l'apport de joueurs expérimentés et de qualité.

Le recrutement estival s'est rapidement montré insuffisant et n'a pas été corrigé lors du marché hivernal en janvier.

Le limogeage de l'entraîneur Olivier Dall'Oglio, le 14 décembre, remplacé par le Norvégien Eirik Horneland, arrivé du SK Brann (1re div. norvégienne) et dont c'est la première expérience à l'étranger, n'a pas inversé la spirale négative.

Mais, à l'inverse de la tactique de Dall'Oglio qui voulait être pragmatique pour obtenir le maintien, les principes de jeu offensifs du technicien norvégien sont compatibles avec le projet sportif des nouveaux propriétaires, même en Ligue 2.

Il devrait d'ailleurs poursuivre sa mission même s'il n'a pas su adapter son système de jeu en tenant compte des faiblesses de son effectif.

"L'ASSE est un grand projet qui nécessite beaucoup de travail mais cela prend du temps de mettre en place de nouvelles méthodes", a expliqué à plusieurs reprises le président Ivan Gazidis, dont les équipes mènent des audits depuis un an dans le but de réformer les structures du club.

"Sportivement, nous voulons développer un style de jeu qui soit en adéquation avec la ville de Saint-Étienne, jouer avec passion et énergie et remettre l'ASSE dans le haut du tableau du football français", a-t-il aussi souvent rappelé.

Y.Borowski--GL