
Tennis: même dans le creux de la vague, inutile de se "morfondre", dit Swiatek à l'AFP

De retour à Roland-Garros où elle a décroché son dernier titre en juin 2024, la quadruple lauréate du tournoi Iga Swiatek (5e) juge inutile de se "morfondre" après ses défaites cuisantes de début de saison, dans un entretien accordé vendredi à l'AFP.
QUESTION: Vous êtes la dernière joueuse à avoir affronté Caroline Garcia, qui a annoncé vendredi qu'elle s'apprêtait à prendre sa retraite. Quels souvenirs garderez-vous d'elle?
REPONSE: "Tout d'abord, c'est une personne très agréable. Je pense qu'elle a aussi changé un peu d'attitude ces dernières années, elle a l'air de profiter un peu plus de la vie sur le circuit même si le tennis peut être dur et consommer beaucoup d'énergie. Elle a lutté contre les blessures, elle travaille dur et elle a toujours cherché des solutions nouvelles dans son jeu pour évoluer, c'est quelque chose que je respecte. J'aime beaucoup Caroline, c'est une personne très positive dans les vestiaires. Donc c'est triste qu'elle prenne sa retraite, mais je la comprends et je suis sûre qu'elle aura plein d'idées pour le deuxième chapitre de sa vie".
Q: Caroline Garcia s'était éloignée quelques mois du circuit en fin de saison 2024 pour se ressourcer mentalement. Avez-vous songé à faire la même chose, ou même à mettre un terme à votre carrière, quand les autorités antidopage vous ont suspendue un mois l'an dernier?
R: "L'idée ne m'a jamais traversé l'esprit. Je voulais jouer, je ne pouvais pas et ça ne me semblait pas juste. Je voulais revenir sur les courts aussi rapidement que possible. Je ne dirais pas que prendre sa retraite ou même une pause est bénéfique pour tout le monde. Ca dépend de la personne, de la situation."
Q: Vous disiez ces derniers mois que vous manquiez de temps pour vous entraîner et faire évoluer votre jeu. Votre élimination précoce à Rome (3e tour) vous a-t-elle procuré enfin le temps nécessaire?
R: "Oui, sans aucun doute. J'ai l'impression de sortir de la période d'entraînement la plus paisible depuis le début de la saison. A l'entraînement, je me sens vraiment bien. On retouche quelques détails sur mon service et mon coup droit. Il ne me reste plus qu'à appliquer ces changements pendant les matches."
Q: Justement, comment retrouver en match les bonnes sensations des entraînements?
R: "Chaque match est différent, donc j'ai besoin de solutions différentes à chaque fois. Ce n'est pas comme s'il existait une seule recette magique. On affronte aussi des personnes différentes, donc il faut constamment s'adapter. Bien sûr, je n'ai pas bien joué contre Danielle (Collins, qui l'a éliminée) à Rome. J'ai pris le temps de réfléchir aux causes (de ce mauvais match, NDLR) et j'ai trouvé des solutions. Mais la théorie est une chose, la mettre en application en est une autre. Donc il s'agit de suivre son intuition, d'être conscient de ce qu'on a fait de travers, de le modifier et de se donner à fond!"
Q: A quel point votre défaite en demi-finales de l'Open d'Australie contre Madison Keys, concédée après avoir eu une balle de match, vous a-t-elle fait mal?
R: "C'est déjà ma cinquième ou sixième année sur le circuit, donc j'ai déjà compris que ça ne servait à rien de se morfondre pendant longtemps après un match perdu. Bien sûr, ça a fait mal parce que j'étais toute proche (d'une première finale à Melbourne, NDLR). Mais d'un autre côté, j'étais contente de ma performance en Australie, tous mes matches étaient solides et mon niveau élevé."
Q: Cette défaite ne vous hante donc plus?
R: "Pourquoi elle me hanterait encore?"
Q: Les gens essaient de trouver des raisons à...
R: (elle interrompt) "Les gens ne me connaissent pas, ils devraient arrêter de chercher des raisons."
Propos recueillis par Damien GAUDISSART.
K.Radomski--GL