
Foot: la saison folle du PSG, du départ de Mbappé à la finale de C1

Le PSG, qui affronte l'Inter Milan en finale de la Ligue des champions samedi, a connu une saison en forme de montagnes russes, commencée par le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid et qui peut se terminer dans la gloire d'un sacre européen.
. Départ subi... mais salutaire ?
1er juin 2024. Kylian Mbappé parti libre au Real Madrid -- non sans engager ensuite des procédures, toujours en cours, pour le versement de salaires et primes impayés à hauteur de 55 millions d'euros --, le nouveau projet sans star ni strass, décidé depuis l'arrivée de Luis Enrique en 2023, peut commencer.
"Je pourrais changer quatre ou cinq joueurs du onze, vous ne verriez pas la différence", se félicitera l'entraîneur espagnol plus tard dans la saison. Une phrase qui aurait été impensable avec le meilleur buteur de l'histoire du club.
. La rentrée des clashs
Pour le déplacement du 1er octobre à Arsenal, Luis Enrique décide de se passer d'Ousmane Dembélé, sanctionné pour un retard à l'entraînement et l'échange musclé qui a suivi. La défaite 2-0 met le coach catalan sur le grill et menace de faire ressurgir le spectre d'un vestiaire capricieux, époque Neymar, Messi et Mbappé. Mais les deux hommes se reparlent et conviennent de coopérer.
"J’ai dû prendre une décision difficile, mais que je considère comme la meilleure pour l’équipe, sans le moindre doute, explique l'entraîneur. J'ai été recruté pour créer une équipe et je vais le faire. Et dans cette équipe il y aura Ousmane Dembélé, pour ceux qui en douteraient."
. Le règne national se perpétue
Alors que se profile le premier Classique au stade Vélodrome le 27 octobre, nombreux parmi les observateurs se demandent si Marseille, probant deuxième, ne pourrait pas titiller son grand rival. La réponse est cinglante avec un 3-0 net et sans bavure. Le suspense en Ligue 1 n'existe déjà plus.
. Le péril de la phase de ligue
Le 6 novembre, le PSG reçoit l'Atlético Madrid, avec seulement quatre points pris en trois matches frustrants et une rare inefficacité devant le but. Contre Antoine Griezmann et les siens, Paris domine encore de manière stérile et cède sur un but en contre-attaque des Madrilènes à l'ultime seconde (2-1).
Luis Enrique commence à être tancé pour le manque d'adresse, d'aucuns diront de réussite, de son équipe. Son discours, consistant à pester contre un persistant manque de chance, interroge.
. Premier déclic inaperçu à Munich
26 novembre. Sur la pelouse de l'Allianz Arena qu'ils fouleront de nouveau pour la finale, les Parisiens essuient une défaite en trompe l'oeil (1-0). Oui, ne prendre aucun point est d'autant plus malvenu qu'ils sont engoncés en 25e position, donc virtuellement éliminés. Oui, Dembélé ne s'est illustré que par son exclusion...
Mais dans ce revers dans l'antre du Bayern, à 10 contre 11, des motifs d'espoir peuvent être décelés, à l'image des milieux Vitinha et Joao Neves montrant les signes d'une montée en régime. "Il faut insister, insister, insister" martèle Luis Enrique, persuadé d'être sur la bonne voie.
. Manchester City, la fièvre du mercredi soir
Enjeu, adversaire, scénario, atmosphère: la soirée du 22 janvier 2025 restera dans les annales.
Punis par deux buts des Citizens en début de seconde période, les Parisiens se rebellent enfin, portés par des ultras au diapason. Repartis à l'abordage, ils signent le début de la "remontada" parisienne à l'échelle de la saison: quatre buts en une demi-heure pour renverser l'équipe de Pep Guardiola, dans le fracas d'un Parc des Princes ivre de bonheur.
L'équipe a gardé de cette soirée le sentiment que rien ne pouvait lui arriver si elle le décidait. "On a pris confiance depuis ce match, ç'a été la clé", selon Vitinha. De quoi se transformer en rouleau-compresseur sur la grande scène européenne.
Luis Enrique raconte les coulisses de cette mue soudaine: "Il fallait sortir du blocage lié à l'inefficacité devant le but. On a dit aux joueurs: +ne vous inquiétez pas, on va prendre confiance+. L'efficacité on l'a obtenue grâce à la générosité des joueurs, ils ont cherché à mieux se placer dans la surface et on est passé de statistiques lamentables aux meilleures d'Europe".
. Les deux triplés de Dembélé
Le tube du début d'année: Ousmane Dembélé serial buteur, qui l'eut imaginé ? Le numéro 10 s'illustrait surtout par ses dribbles incessants et... sa maladresse dans le dernier geste. Mais à Stuttgart, le 29 janvier, l'ancien de Dortmund réussit un triplé clinique, profitant de son replacement en faux numéro 9, expérimenté par Luis Enrique depuis décembre.
Trois jours plus tard, rebelote en Ligue 1, à Brest, futur adversaire de barrages en C1: trois buts qui illustrent l'intelligence de placement et la finesse technique de Dembélé, gonflé de confiance. Le Parisien ne s'arrêtera pas, émargeant à 33 buts et 13 passes décisives toutes compétitions confondues avant le rendez-vous contre l'Inter.
. Choc de titans contre les Reds
Promis au sacre en Premier League, premier de la phase de ligue de C1, Liverpool est considéré comme la meilleure équipe d'Europe. A l'aller, le 5 mars à Paris, les Reds sont secoués comme rarement, mais réussissent le hold up (1-0) en fin de match. Nullement abattus, les Parisiens marquent tôt à Anfield et tiennent jusqu'à une séance de tirs aux buts d'anthologie, avec Gianluigi Donnarumma en héros. Paris fait désormais partie des favoris à la victoire finale.
. PSG vs Angleterre: grand chelem
Après avoir dégoûté Manchester City, terrassé Liverpool et contenu Aston Villa en quarts, malgré quelques frayeurs à Birmingham (3-1, 2-3), Paris s'offre un quatrième scalp anglais avec Arsenal en demi-finales, en récitant son foot à l'aller (1-0) et en maîtrisant ses émotions au retour (2-1), preuves supplémentaires de sa force collective.
H.Kolodziej--GL