
Ligue des champions de hand: Nantes douché coulé par Berlin

L'orage sur Cologne avant le match a donné le ton pour Nantes, submergé samedi par le Füchse Berlin (34-24), pourtant privé pendant quasiment tout le match du meilleur joueur du monde Mathias Gidsel, en demi-finales de la Ligue des champions de handball.
A l'image d'Aymeric Minne, les Nantais ressortent de leur troisième demi-finale de C1 (après 2018 et 2021) avec "un mélange de frustration, de déception et de colère envers nous mêmes", celle d'être "passé à côté de ce match".
Ils n'y sont jamais entrés, dépassés en défense sous les coups de boutoir de Lasse Andersson (7 buts sur 14 tentatives) et Nils Lichtein (5/7), par la vivacité des "Renards" ("Füchse" en allemand) qui a offert quantité de penalties à Tim Freihöfer (6/7, 10/11 au total).
Fébriles et maladroits en attaque, où ils ont eu du mal à trouver leur pivot Nicolas Tournat en première période (1/3 à la pause, 6/8 au final) et ont fait briller le gardien serbe, Dejan Milosavljev (15 arrêts sur 39, 38% de réussite). Quand ils n'ont pas d'eux-mêmes manqué la cible (24 buts sur 50 tirs, 48% de réussite).
"En attaque et en défense on a perdu nos duels, on s'est fait manger" a résumé Thibaud Briet, passé à côté de son match (1/3, deux exclusions temporaires) comme Minne (2/7), autre international français fer de lance de la base arrière du "H", qui n'a jamais trouvé son rythme de croisière.
- "Assez stressés" -
"En début de match on était assez stressés, on n'a pas joué sur le bon tempo, on a mis du temps à se lâcher alors que l'objectif était d'entrer fort dans la partie et d'essayer d'évacuer assez rapidement la pression de l'évènement; on n'a pas réussi à le faire", a analysé l'entraîneur nantais Grégory Cojean.
Y compris après l'exclusion définitive de Mathias Gidsel, dès la 9e minute (6-3 pour Berlin) pour un tacle de footballeur accidentel et non maîtrisé sur Kauldi Odriozola.
La sortie du meilleur joueur du monde a même "peut-être ajouté de la pression" sur les épaules des Nantais, selon Cojean.
"On s'est peut-être senti obligés... On s'est dit +il n'y a pas Gidsel c'est notre moment ou jamais+ et on ne s'est pas complètement lâché, on a commis beaucoup d'hésitations et d'erreurs. On n'a jamais pu enchaîner un jeu propre pendant 5/10 minutes" a-t-il ajouté.
Même sans l'arrière droit danois, Berlin a pris le large à la mi-temps (18-12) et montré pourquoi il venait de remporter son premier championnat d'Allemagne.
Le Handball Club de Nantes (le "H") lui court toujours après, de nouveau derrière le Paris Saint-Germain cette saison (2e) alors qu'il souhaitait enfin le détrôner.
- "Bien analyser" -
Ces ambitions se sont brisées en deuxième partie de saison (défaites à Paris et Istres, nuls contre Chambéry et Aix-en-Provence), moins aboutie que la première et lors de laquelle il a également abandonné sa Coupe de France (élimination en quarts par le PSG).
"Cela faisait quelques semaines qu'on était en perte de vitesse en championnat, on l'a encore vu ce soir (samedi)", a relevé Minne.
En vue de la saison prochaine, Cojean repartira de Cologne avec du "travail, il va falloir bien analyser ce qui nous manque pour être au niveau sur ce type de rencontre".
En attendant, l'entraîneur attend "une réaction d'orgueil" dimanche contre le FC Barcelone ou Magdebourg, pour terminer sur une bonne note la campagne européenne lors de laquelle il est sorti troisième d'une poule extrêmement relevée (Barça, Magdebourg, Aalborg, Szeged, Kielce) et a éliminé en quarts le Sporting Portugal qui n'avait plus perdu à domicile depuis plus de deux ans.
"Pour nous, le club et les supporters, il faut bien finir la saison, qui sinon aurait un goût d'inachevé, (l'impression d'être) presque ratée alors qu'elle ne l'est pas" a affirmé Minne.
D.Kaminski--GL