Biathlon: au Grand-Bornand, Jacquelin 3e du sprint au milieu de l'armada norvégienne
Avec un duo dans le top 10 du sprint (10 km) vendredi avec moins de 14 secondes de retard, dont une belle troisième place pour Emilien Jacquelin, les biathlètes français sont en embuscade pour gêner l'armada norvégienne dans la poursuite samedi au Grand-Bornand.
Grand fan des Classiques du cyclisme, Emilien Jacquelin aime le panache et l'engagement dans les courses, principes qu'il met en action dans sa pratique du biathlon.
"Les coaches m'ont dit +Calme, malin aujourd'hui+. J'ai dit non, c'est engagement, zéro regret. C'est comme ça que j'aime le sport. Ce matin, je regardais des vidéos de Liège-Bastogne-Liège 2010, ça ne comptait pas les efforts", a raconté le Grenoblois de 30 ans.
Vendredi après-midi, il n'a pas failli à sa réputation, avec le troisième temps sur le pas de tir, mais avec une faute sur son premier tir debout (9/10).
"Cette première balle, c'est une petite appréhension, une petite crispation qui fait que je la rate. Mais ça ne m'a pas déstabilisé, au contraire, ça a été comme une prise de conscience", a poursuivi Jacquelin.
Après son tour de pénalité, il était bien décidé à lâcher les chevaux, jetant son bonnet et ses lunettes. "Avance Émilien!", hurlait l'entraîneur du tir Jean-Pierre Amat.
Malgré les cris du public haut-savoyard, acquis à la cause tricolore, ses efforts n'ont pas suffis dans la dernière ligne droite.
Il termine à cinq secondes du Norvégien Vetle Christiansen, vainqueur grâce à un sans-faute derrière la carabine, suivi par son compatriote Johannes Dale-Skjevdal (8/10).
"J'ai retrouvé l'essence même de pourquoi je fais du sport, à savoir juste engager, oser, sans chercher à tout contrôler, et c'est ce qui me faisait défaut par exemple ces deux dernières semaines", a affirmé Jacquelin, qui était arrivé troisième la poursuite l'hiver dernier en Haute-Savoie.
- Une poursuite serrée -
Deux autres Norvégiens, Johan-Olav Botn et Sivert Bakken, ont réalisé un sans-faute et terminent respectivement quatrième et cinquième, à une et trois secondes de Jacquelin.
Il s'agit du cinquième podium individuel des Français cette saison en Coupe du monde, en six courses. Deuxième du sprint et vainqueur de la poursuite la semaine dernière à Hochfilzen (Autriche), Eric Perrot a manqué une cible et termine à la huitième place, à 14 secondes du vainqueur.
Johan-Olav Botn en profite pour augmenter son avance au classement général de la Coupe du monde à 103 points sur Perrot (420 contre 317), qui grimpe à la deuxième place juste devant l'Italien Tommaso Giacomel (315 pts), auteur de quatre fautes au tir et 24e avec une minute et douze secondes de retard sur Christiansen.
La poursuite de samedi (14h45), format de course qui conserve les résultats et les écarts du sprint, s'annonce serrée avec 22 biathlètes en moins d'une minute au départ.
"Dans les courses en confrontation, on arrive toujours à exister un petit peu plus que dans les courses en contre-la-montre", a assuré l'entraîneur du groupe masculin Simon Fourcade.
Il veut toutefois analyser à froid les temps de skis des Français, loin de leur principaux adversaires.
"La neige assez lente a pu jouer. On a toujours des pistes bien préparées, sur lesquelles on arrive à bien conserver la vitesse. Mais sur des pistes lentes comme celle-là, on a toujours besoin de générer de la vitesse et ça devient très coûteux en énergie à la longue", a expliqué Fourcade.
D.Czajkowski--GL